Mercredi 24 Mai
Bon début ! Félicitations !
Jeudi 25 Mai
Très bien. Félicitations ! !
Vendredi 26 Mai
Moyen. Un écart : 3 verres de vin rouge au repas de ce soir. Nombre de calories acceptable, mais, l’alcool retient les graisses. Attention au week-end qui arrive.
Samedi 27 Mai
Catastrophe ! : 2 coupes de champagne, 3 tranches de cake salé. Ni pain ni vin pendant le repas mais 2 parts de tarte à l’abricot… Il faut que je me ressaisisse.
Dimanche 28 Mai
Ca-tas-tro-phi-que ! : 2 tranches de brioche au petit-déjeuner. J’ai même rajouté une pellicule de beurre et de confiture-c’était tellement bon ! Trop de pain à midi et du vin. Et 1 part de tarte aux fraises. Et une autre part à quatre heures. Et encore une autre le soir devant la télévision. Que m’arrive-t-il ? ? ? Ce n’est pas grave. Ce n’est pas grave. Je repars sur de bonnes bases demain.
Lundi 29 Mai
Très bien.
Mardi 30 Mai
Très bien. J’aurai donc droit à un dessert demain à midi.
Mercredi 31 Mai
Très bien. Une part de flan à la parisienne, comme prévu, mais sans manger le bord. Cela fait toujours moins de beurre.
Jeudi 1er juin
Très bien, sauf à 15 heures : j’ai mangé 10 Treet’s. Tout ça à cause de la chef avec ses petites remarques fielleuses : « Alors, madame Filloux, on discute, on discute ! Vous n’oubliez pas le rapport Collin, n’est-ce pas ? Vous aurez le temps de le finir ? » Quelle sale bonne femme !
Bien seulement, donc.
Vendredi 2 Juin
Très, très bien. Je n’ai même pas goûté le fondant au chocolat d’Evelyne. Il avait l’air délicieux. J’ai profité de la pause goûter pour apporter le courrier à Monsieur Duffour. En plus, cela m’a fait faire un peu de marche. Excellent !
Samedi 3 Juin
Très bien. J’ai refusé toutes les invitations. J’ai dormi. Pas de risque de manger, comme ça.
Dimanche 4 juin
Paul a voulu passer. Je savais qu’il viendrait avec la tarte dominicale de sa mère. Je lui ai dit que je ne serai pas là cette après-midi. J’ai pris un bain et me suis couchée très tôt.
Très très bien.
Lundi 5 juin
Pot de départ du secrétaire de direction : stoïque. J’ai trempé mes lèvres dans le champagne. J’ai tout versé discrètement dans un pot de fleurs. De toute manière, il n’était pas frais. Aucun petit four : je n’avais pas faim ; j’avais mangé 1 œuf dur et 2 petits suisses à 0% avant !
Je me sens bien plus légère déjà. Excellent.
Mardi 6 juin
Evelyne a apporté un gâteau aujourd’hui aussi. Tiens ! le mardi ! C’était un cake chocolat et noix de coco. A croire qu’elle le fait exprès. De toute façon, elle ne m’a pas eue. J’ai juste pris une miette comme ça, négligemment, pendant qu’elle le coupait et que je versais le café. C’était juste pour avoir le goût de la noix de coco.
Sinon, rien. Très bien.
Mercredi 7 juin
Le jour de mon dessert hebdomadaire ! J’ai donc résisté sans problème au fondant au chocolat d’Evelyne. Tout de même, je me demande si elle n’est pas un peu jalouse : elle ne m’a pas dit que j’avais un peu maigri, elle ne m’a rien dit sur ma nouvelle jupe, elle apporte des gâteaux tout le temps. Elle a même déposé un numéro spécial de Cuisiner sur son bureau. Quand même ! Où va se nicher la mesquinerie ? ? De toute façon, elle, ça fait longtemps qu’elle a baissé les bras en matière de régime. C’est dommage ! Elle n’a qu’à me demander des conseils. Je suis toute prête à l’aider.
Aucun écart de la journée. J’avais bien mérité ma petite douceur de ce soir.
Jeudi 8 juin
Je sens que mon nouveau mode alimentaire me devient nécessaire.
Vendredi 9 juin
La routine !
Samedi 10 juin
Suis anéantie : j’ai mangé une énorme pizza aux 4 fromages. C’est atomique. Je ne comprends pas ce qui s’est passé. Je l’ai vue dans le congélateur : elle m’a hantée toute la journée. Et j’ai craqué. C’est l’ennui. Je m’ennuie. Et après, j’ai vu la boîte de bêtises de Cambrai, celle que m’a offerte Matthieu. J’en ai mangé 5. Mais pourquoi il m’a offert des bonbons ? C’est par pure méchanceté, j’en suis sûre. Il veut que je devienne grosse. J’ai toujours su qu’il était pervers en fait.
Dimanche 11 juin
Crise de larmes. J’ai mangé des lasagnes pleines de gruyère et de beurre et de crème. Après, j’ai fini les bonbons et tous les mini cônes glacés du congélateur : au chocolat, au caramel et à la pistache. Au moins, le congélateur est vide. Plus de tentation.
J’ai pleuré aussi. Mais tout ça c’est à cause d’Evelyne et de la chef. Elles m’ont bousillé mon week-end. Je les ai bien vues, toutes les deux, vendredi. Elles se parlaient. Evelyne minaudait. La chef portait des dossiers, dont mon rapport Collin. Et puis, la chef, elle est toujours en train de me narguer avec ses petites jupes au dessus du genoux. Comment elle fait pour rester mince comme ça, à son âge ? De toute façon, elle est complètement givrée, complètement parano. Il vaut encore mieux être un peu ronde et bien dans sa tête. Comme moi.