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on va travailler sur les images : comment analyser une image et comment utiliser une image dans un sujet d’invention. Mais pour commencer, qu’appelle-t-on « image », en
littérature ? C’est quelque chose qui « donne à voir ». Vous pouvez d’ailleurs utiliser cette expression dans vos commentaires de textes : « donner à voir ». Or, la
dernière fois, nous avons vu quelques figures de style qui sont des images. A votre avis ? Lesquelles ? Oui, Edouard ?
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L’hyperbole ?
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Ah, non, l’hyperbole peut parfois jouer sur une image, certes, mais ce n’est pas systématique. Kévin ?
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La comparaison ?
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Exact, et connaissez-vous d’autres figures de style proches de la comparaison, que nous avons revues la dernière fois ? Euh, oui, toi, euh…
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La métaphore et la personnification ?
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Très bien, euh…
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Moi, c’est Nassime.
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Très bien, Nassime, tu as raison. Il existe une quatrième figure de style qui fait partie des images et que nous n’avons pas eu le temps de revoir hier… Oui, Edouard ?
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M’dame, c’était pas hier, c’était avant-hier.
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Oui, Edouard, tu as raison, peu importe… Alors ? Quelle est cette figure de style qui procède aussi par image, qui « donne à voir » ?
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…
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Alors ? Vous séchez ? Vous l’avez certainement étudiée l’année dernière en 2nde. Oui, Edouard ? Tu n’étais pas en 2nde l’année dernière ? Tu
redoubles ? Raison de plus pour que tu la connaisses, tu as dû la réviser en 1ère. Quoi ? Tu n’as rien fichu de l’année en français ? Et tu me racontes ça
froidement ? Ah ? C’était ta prof qui ne fichait rien ? Ben voyons… Mais oui, mais oui, je te crois… Tu sens l’ironie, là ? L’ironie, c’est quand on dit le contraire de ce
qu’on pense, exactement, Nassime. Non, Edouard, je ne me moque pas vraiment de toi, un tout petit peu quand même. Mais assieds toi, Edouard ! Du calme ! Mais ! Edouard ! Bon.
Tu te calmes, d’accord ? Tu vas voir, cette année, ça ira mieux, tu vas bosser comme un chef, j’en suis sûre…
Bon, alors, je vais vous aider un peu… La figure dont je parle consiste à donner à voir une idée, quelque chose d’abstrait. Est-ce que vous savez la différence entre le
concret et l’abstrait ? Oui ? Oui, Aurélie, tu sais ? Alors explique… Ah, tu sais, mais tu ne peux pas l’expliquer ? alors, le concret, c’est ce qui peut être perçu par les
sens. Tu peux le toucher, par exemple. L’abstrait appartient au domaine des idées, tu peux le penser, l’imaginer, mais pas le toucher. Une table, cette table est concrète, je la vois, je la
touche. La liberté, est-ce que tu peux la toucher ? Non, en effet, tu ne peux pas la toucher, donc elle est abstraite, c’est une idée. Pourquoi tu rigoles, Kévin ? Bon, et maintenant,
dites moi comment on appelle une image qui représente quelque chose d’abstrait par quelque chose de concret.
Berthe ? Une allégorie ? Exact, très bien, Berthe. Notez tous. Une allégorie. Oui, Kévin, avec deux « l », je vous l’écris au tableau. Notez la
définition : « représentation concrète d’une idée ». On ajoute un exemple. Vous avez un exemple ? « Marianne » ? C’est bon, c’est un exemple. Et que représente
Marianne ? La République française ? Excellent, c’est ça.
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Madame, je ne comprends pas bien cette histoire d’allégorie.
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Ah ? Qu’est-ce que tu ne comprends pas ?
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Ben, cette Marianne, là, elle n’existe pas ? On voit son portrait partout, dans les mairies, à la télé, dans les journaux… Et elle n’existe pas ?
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Non, en tant que personne, Marianne n’existe pas. Ce n’est pas quelqu’un que tu peux rencontrer dans la rue, par exemple, ou alors ce sera quelqu’un qui se sera déguisé en Marianne. En fait,
c’est une image pour représenter la France. C’est ce qu’on appelle une allégorie.
Notez maintenant comment analyser une image. Il faut se demander quel effet elle produit sur le lecteur, ce qu’elle ajoute au texte.
Prenons un exemple, une jeune fille parle de sa passion pour un roman d’aventure et dit « j’étais prise dans le torrent des péripéties ». Quelle est l’image ? Non, Marco, ce
n’est pas « péripéties ». Vous savez ce que veut dire « péripéties » ? Joli mot, non ? Oui, ça veut dire « aventures », en quelque sorte. Amélie ?
« torrent » ? C’est ça. Et qu’est-ce qu’on a comme figure de style ici ? Ah, non, remarquez qu’il n’y a pas d’outil de comparaison… Voilà, c’est une métaphore. Pour
l’analyser, nous allons chercher les connotations du mot « torrent ». Vous vous rappelez ce que sont les connotations ? Oui ? C’est ça, tout ce à quoi fait penser un mot. A
quoi fait penser le torrent ? A de l’eau ? Oui. Et puis ? Quelle différence y a-t-il entre un torrent et un ruisseau ou un lac ? Ça coule ? Oui ? Ça coule
vite ? Et puis ? Si vous tombez dans un torrent, qu’est-ce qui se passe ? Il vous emporte ? Voilà ! Pas toi, Edouard ? Bon, d’accord, pas toi, mais souvent, un
torrent va emporter la personne qui y tombe… Vous voyez l’image ? Alors notez l’analyse : le torrent connote la rapidité, la puissance. L’image souligne donc l’emprise du récit sur la
lectrice.
Et maintenant, à vous : je vous donne deux images à analyser.
1ère image : quelqu’un quitte un lieu qu’il aime et dit : « les arbres agitaient leurs feuilles en un dernier
adieu ».
2ème image : une citation de Baudelaire.
« […] L’Ennui
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir ».
Vous cherchez d’abord de quelle figure il s’agit, puis vous cherchez les connotations pour voir quel effet produit l’image. Ne traînez pas, je vous laisse cinq
minutes et on corrige, parce qu’après, vous allez inventer des images.